Carte cadeau

(Je viens de ressortir Demande à la poussière. De quoi ai-je vraiment besoin, derrière la gouaille du personnage ?)


Structure |

À la fin de la réunion d’équipe, l’autre jour, on nous a remis nos traditionnelles cartes cadeaux — que je reçois chaque fois avec une certaine gêne, comme si on m’offrait une prime de rien, parce que sa valeur pécuniaire est relativement faible, et, par cela-même, parce qu’elle donne une idée de l’estime qu’on prête à mon travail — accompagnée d’une lettre que la direction a voulu qu’on lise avant de partir. Mais est-ce vraiment une lettre, que celui qui l’a écrite demande à qui il l’a adressée de la lire instamment devant lui ?

(Et si Derrida avait raison ? Et si la direction, satisfaite de sa lettre, nous avait demandé en la lisant en sa présence de nous nier, de nous blesser nous-mêmes, sur-le-champ ?)

Photo Walter Spangher sur Google Maps – 2024-11-16
||                                                Quelques moignons de mur 1

San Martino del Carso

                        De ces maisons
                        il n’est resté
                        que quelques
                        moignons de mur

                        De tant d’hommes
                        selon mon cœur
                        il n’est pas même
                        autant resté

                        Mais dans le cœur
                        aucune croix ne manque

                        C’est mon cœur
                        le pays le plus ravagé

Valloncello dell’albero isolato, 27 août 1916 »                        ||

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Will, a freelance writer with a passion for exploring the intersections between…

Non… je ne suis probablement pas comme ça. On reconnaîtra certainement là le style « bloc » de Wordpress, pratique pour en faire des tonnes.

Non, en vrai… je vis probablement en campagne (avec tout le confort de la ville) | je travaille probablement dans une structure associative (qui n’a d’association que le nom) | je suis probablement formateur (en matière de savoirs de base) | je prépare a priori des plans et des séquences de cours qui n’en sont pas vraiment (en arrière-plan, il en va aussi de la réparation) | j’écris probablement des textes (s’il se trouvent quelques lecteurs) | j’aime relativement l’expression conte de faits (tant pis pour le jeu de mots facile) | j’aime évidemment bien d’autres choses (et j’en déteste sûrement tout autant) | etc.

Mais, en vrai, quand on se place au niveau des plis et des replis infimes de la matière, où les particules demeurent impossibles à localiser précisément dans l’espace, où elles semblent furtives, virtuelles… rien n’est sûr. Raison pour laquelle certain·es artistes, conscient·es de cet état de fait, tout en rythmes aléatoires, cultivent leur art en les utilisant sous l’espèce de l’inachevé. Manière de dire…

« que ma musique soit comme le temps qu’il fait, un bruit fractal, intrinsèquement changeant, qui présente des conditions dans le même temps qu’il y répond »

ou…

« ni ceci ni cela… mais quelque part par là ou par ici »

(Cela dit, les exemples de Wordpress ne manquent pas d’humour : Bonjour ! Je suis un mécanicien qui aspire à devenir acteur, et voici mon site.)