Bibliothèques

D’ailleurs, Derrida – Safaa Fathy – Capture d’écran 2024-11-09 172534

Dans le documentaire sur Derrida, il y a ce passage où l’on entre dans son bureau, une bibliothèque contenant des milliers de livres. On lui demande s’il a tout lu, il avoue que non, « trois ou quatre », remettant à leurs places deux livres sur le vampirisme qu’on lui a offerts il y a longtemps et qu’il n’a jamais lus. — Et comment se fait-il qu’aujourd’hui même je tombe sur ce mot attribué à Umberto Eco sur les riches bibliothèques personnelles ?

« Il y a des choses dans la vie pour lesquelles nous avons besoin de toujours avoir suffisamment de provisions, même si nous n’en utilisons qu’une petite partie.

Si, par exemple, nous considérons les livres comme des médicaments, nous comprenons qu’il est bon d’en avoir plusieurs à la maison plutôt que quelques-uns : quand on veut se sentir mieux, alors on va au “placard à pharmacie” et on choisit un livre. Un livre aléatoire, mais le bon livre pour le moment. C’est pourquoi vous devriez toujours avoir un choix nutritionnel ! »

(Voilà qui me permet de compléter ma collection de livres des Sentiers de la création sans rougir (d’autant que je les lis).)

D’ailleurs, Derrida – Safaa Fathy – Capture d’écran 2024-11-09 172040

Il y a aussi ce passage, très bref, en conférence, où Derrida explique qu’un lecteur étudiant attentivement même un minuscule paragraphe (tiny paragraph) d’un auteur en découvre finalement plus sur ce dernier que le biographe cherchant à combler les trous de la vie de cet auteur.

Et dans cet autre documentaire, de Safaa Faty, D’ailleurs, Derrida : « les archives c’est une… ce de, de, dont nous parlons c’est de ça, l’idée que ça euh… déjà d’une certaine manière, vit sans moi ! de toute façon ça vit sans moi, déjà… appartient à l’expérience de cette accumulation… il s’agit d’accumuler euh des choses qui n’ont pas, n’ont pas besoin de moi… j’ai besoin de, de choses qui n’ont pas besoin de moi… c’est ça l’amour aussi, c’est ça le désir… euh, de traces qui se passent de moi… qui s’accumulent en se, en se détruisant, enfin qui se… des cendres »

D’ailleurs, Derrida – Safaa Fathy – Capture d’écran 2024-11-09 172416

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Will, a freelance writer with a passion for exploring the intersections between…

Non… je ne suis probablement pas comme ça. On reconnaîtra certainement là le style « bloc » de Wordpress, pratique pour en faire des tonnes.

Non, en vrai… je vis probablement en campagne (avec tout le confort de la ville) | je travaille probablement dans une structure associative (qui n’a d’association que le nom) | je suis probablement formateur (en matière de savoirs de base) | je prépare a priori des plans et des séquences de cours qui n’en sont pas vraiment (en arrière-plan, il en va aussi de la réparation) | j’écris probablement des textes (s’il se trouvent quelques lecteurs) | j’aime relativement l’expression conte de faits (tant pis pour le jeu de mots facile) | j’aime évidemment bien d’autres choses (et j’en déteste sûrement tout autant) | etc.

Mais, en vrai, quand on se place au niveau des plis et des replis infimes de la matière, où les particules demeurent impossibles à localiser précisément dans l’espace, où elles semblent furtives, virtuelles… rien n’est sûr. Raison pour laquelle certain·es artistes, conscient·es de cet état de fait, tout en rythmes aléatoires, cultivent leur art en les utilisant sous l’espèce de l’inachevé. Manière de dire…

« que ma musique soit comme le temps qu’il fait, un bruit fractal, intrinsèquement changeant, qui présente des conditions dans le même temps qu’il y répond »

ou…

« ni ceci ni cela… mais quelque part par là ou par ici »

(Cela dit, les exemples de Wordpress ne manquent pas d’humour : Bonjour ! Je suis un mécanicien qui aspire à devenir acteur, et voici mon site.)